PATRIMOINE DE LA COMMUNE
L’ÉGLISE SAINT ÉTIENNE DE TAURIAC : Historique
Visite guidée de l’église St Etienne de Tauriac en vidéo sur le Pôle de Mémoire Locale de la communauté de communes de Bourg en Gironde ici (première partie) et ici (2ème partie). Le commentaire est en partie assuré par M. Puchelle, président de l’association de sauvegarde du patrimoine de Tauriac.
En 585, la « villa Tauriaca » (village, domaine…) est donnée par un nommé Aldéric à un évêque du Mans,
Bertram, plus tard évêque de Bordeaux. (Archives Départementales).
Ces données historiques laissent supposer qu’une première chapelle a été édifiée à Tauriac, d’où
viendraient le tympan de droite (agneau) et peut-être les deux chapiteaux à fleurs de lotus, en marbre,
de chaque côté de la porte d’entrée. La transformation de la chapelle en véritable église se situerait
donc au du Moyen-Âge (il s’étale de 500 à 1500. L’église est du XI-XII ème siècle). A cette époque on
attendait la fin du monde pour l’an 1000. Passée cette date, c’est la joie, la détente. Plus question de
se battre ni d’envahir (cela ne durera pas !). Aussi, les églises sont très accueillantes, sans
meurtrières ni fenêtres très hautes. Quand les difficultés reviendront, on fera des églises fortifiées.
A Tauriac, au XVI ème siècle, devant la façade, on construira un porche avec meurtrières.
Du premier édifice, seule la façade (sauf le clocher), la première travée et le fond du chœur sont
demeurés intacts, bien qu’encore le sol en ait été relevé de 1,50 m. D’où le peu de hauteur observé du
porche, des colonnes, chapiteaux et fenêtres du chœur. Les murs latéraux, le clocher, les chapelles et
le sol ont été modifiés vers 1731 (date inscrite sur un contrefort extérieur du chœur).
En 1852, le cimetière devant l’église est nivelé et, pour mettre le sol de l’église à niveau, on le
comble de terre, enfouissant les bancs de pierre sous 80 cm. On enterrait aussi dans l’église, notamment
les curés qui étaient ensevelis sous le chœur (ils sont au nombre de dix au moins !).
En 1875, les Monuments Historiques font démonter le porche qui cachait la façade et ses sculptures.
De 1885 à 1890, on ouvre heureusement le mur séparant le chœur de la nef. Il retrouve son emploi. On
construit les deux chapelles et le petit baptistère mais on cache les poutres par une voûte en plâtre.
Les fenêtres sont couvertes de moulage, on fait disparaître la corniche en pierre (il en reste un
morceau sous la 3 ème fenêtre gauche) pour en faire une autre (corniche stuc) à 1m plus haut. On fait
disparaître la chaux qui recouvrait la pierre mais on enduit cette pierre d’un ciment dans lequel on
creusera des faux joints pour donner une allure XVIII ème. Le chœur est recouvert de plâtre sur lequel
on dessine des fleurs, anges, etc. On installe un chemin de croix, des statues (style Saint-Sulpice).
1956 : le chœur est débarrassé de son plâtras et retrouve son aspect d’origine. Les Monuments
Historiques ouvrent une fouille devant la façade mais la referment.
1970-1971 : toute la pierre est passée au rabot- chemin de fer pour en retrouver la beauté première.
Les moellons sont tuilés pour recevoir un appareillage de vraie pierre.
1989 : un nouveau chantier de fouilles est ouvert autour de l’église.
2005 (octobre) : les Bâtiments de France classent l’église Saint Etienne de Tauriac comme munument
historique.
L’homme a toujours aimé voyager et cette soif de découverte se traduit, au Moyen-Âge, par de grands
pèlerinages en Espagne, à Saint Jacques de Compostelle notamment. De grands itinéraires, qui existaient
déjà, ont donc été suivis, conduisant les populations de l’Ouest (Bretagne, Angleterre, Irlande) vers le
premier passage du fleuve, situé près de Saint André de Cubzac. Ces longues expéditions duraient
plusieurs semaines, voire plusieurs mois car les marcheurs avançaient lentement, par petites étapes.
Chacune d’elles était marqué par une chapelle autour de laquelle on venait se reposer, se soigner et
parfois…mourir. C’est une explication à la construction de la petite église de Tauriac et à l’existence
d’un cimetière devant et autour du bâtiment. Il a servi jusqu’à la Révolution et les morts y étaient
enterrés dans des cercueils de pierre, genre sarcophage. L’actuelle place est donc un ancien cimetière
où l’on trouve au moins deux couches de sarcophages. L’un d’eux a été exhumé et se trouve derrière le
chœur de l’église.